Interview d'Hiromu Arakawa - Volume 6

Publié le par SaiTenshi

 

 

 

 

 

Bonjour, pouvez-vous tout d'abord vous présenter à vos lecteur ?

Bonjour, je suis Hiromu Arakawa ! Je suis née un 8 mai dans la région d'Hokkaidô et mon metier aujoud'hui est mangaka, avant de créer des mangas je travaillais dans une laiterie.

Vous étes l'auteur du très célèbre Fullmetal Alchemist. Comment vous est venue l'idée
de créer un manga sur l'alchimie ?

Avant la publication de Fullmetal Alchemist, on m'a confié la réalisation d'un Yomikiri et j'avais dans l'idée de créer une histoire sur la pierre philosophale je me suis donc documentée sur la pierre philosophale et c'est en effectuant une recherche que j'ai découvert l'alchimie. J'ai trouvé que c'était un sujet vraiment passionnant !
Je me sentais comme attirée par la philosophie entourant l'alchimie, plutôt que par l'alchimie en elle-même.

L'un des points clés de Fullmetal Alchemist est la relation entre frères, est-ce un sujet qui vous est cher ?

Le premier contact qu'a une personne avec la société est sa famille, que ce soit ses frères, soeurs ou parents.
La famille représente en quelque sorte le premier échelons de notre monde.
Je pense que si on étendait le cercle famillial à d'autres niveaux de notre société, les gens seraient plus enclins à s'aider les uns, les autres. J'essaye d'integrer du mieux possible cette lueur d'espoir dans les manga que je dessine. En fait, ce n'est pas seulement la relation entre frères, c'est plus global que ça. Vous voyez, ce qui manque cruellement aux frères Elric, c'est la chaleur du foyer famillial, c'est pourquoi ils vont tenter de faire revivre leur mère.
Oui, je pense que depuis le début de Fullmetal Alchemist, c'est le thème de la famille qui à joué un rôle majeur dans le développement de l'histoire.

Le shônen manga est-il votre style de prédilection ? Si oui , pourquoi ?

J'adore les shônen manga, qu'il s'agisse de les lire ou de les créer ! Ils procurent une liberté totale
et on peut créer et visiter les mondes que l'ont veut, tout est possible. En plus, ça me rappelle mon enfance et surtout ça me permet de garder l'esprit jeune (rires).
Il est courant d'entendre des adultes dire " c'est la vie , c'est pas facile , on y peut rien " sur un ton résigné. Par contre quand on est jeune, on a tendance à extérioriser ses emotions un peut trop facilement : L'amour, la tristesse, la colère, etc.
On retrouve ça dans les shônen manga, même si on peut penser que ce sont des effets de style, les personnages ne prennent pas de détours pour exprimer leurs idées et parlent avec leur coeur.

Vous avez fait beaucoup de recherches sur l'alchimie ?

Vous savez, mes étagères débordent de livres sur le sujet. Mais je rêve de venir faire des recherches sur l'alchimie en Europe ou en Chine, plus particulièrement sur les pratiques alchimiques utilisant le mercure, développées par les Chinois, que l'on nomme Rentanjutsu.

Fullmetal alchemist développe de nombreux thèmes sérieux et contient des passages dramatiques qu'on a peut coutume de voir dans les shônen manga. Est-ce un moyen de toucher vos lecteurs et de les sensibiliser à ces thèmes ?

Tout au long du manga, les personnages de Fullmetal Alchemist ont à faire face à des situations de vie ou de mort.
Il arrive même qu'ils ne puissent pas venir en aide à leur proches ou sauver les gens qu'ils aiment. En fait, la majeure partie de ces situations vient de discution que j'ai eu la chance d'avoir avec des gens rencontrés au cours de ma vie : des personnes handicapés ayant perdu une jambe et un bras, des réfugiés, des immigrés involontaires, des personnes ayant souffert de la guerre, d'anciens Yakuzas, du personnel hospitalier, des pompier, etc.
Les thèmes qui sont inclus dans Fullmetal Alchemist sont tirés de faits qui arrivent tous les jours dans notre entourage (évidement j'ai dû les adapter pour faire une histoire). Il est courant qu'au cours d'interviews on me dise " Vous développez des thèmes vraiment horribles dans vos manga " et là , je me dit à moi-même " hum... le sont-ils vraiment ? ". Ce sont des choses normales qui peuvent arriver autour de vous. Le conflit des cultures est une autre source d'inspiration pour moi.
Je suis née sur l'ile d'Hokkaido au nord du japon, cette région était à l'origine peuplée par une population indigène nommée Aïnou qui a été chassée par les explorateurs japonais. De nos jours, on doit appeler les Ainous, Utari mais c'est une histoire idiote qui ne mérite pas d'étre expliquée ici. J'ai des ancètres qui ont participés à cette colonisation en faisant de la prospection des terres cultivables. Ce sont eux qui ont pris les terres du peuple Aïnou mais ça ne m'empéche pas de compter un vrai Aïnou dans ma famille (il est malheureusement mort récemment). Au premier abord, ça peut paraître compliqué mais on est temoin de conflits culturels tous les jours. C'est même assez courant. Je m'inspire juste de la réalité et la retranscrit dans mes histoires en y ajoutant mes idées et ma sensibilité. À mon avis, ce qui est vraiment " horrible et triste ", c'est de penser que ces gens ne sont pas normaux, d'avoir un regard condescendant à leur égard ou pire, de les ignorer. Ca j'en suis convaincue.

Pouvez-vous nous donner votre point de vue sur le développement de la série animée qui
diffère grandement de votre manga ?

Dès qu'il à été prèvu d'adapter Fullmetal Alchemist en dessin animé, j'ai insister auprés des réalisateur pour qu'il crée sa propre histoire à partir de mon manga " Deux gouts pour le prix d'un ", c'est l'avantage d'avoir accés à plusieurs médias pour adapter une même idée.

Les personnages de Fullmetal Alchemist sont animés d'une puissante volonté, vous étes-vous inspirée de personnes de votre entourage ?

Pour l'apparence, je m'inspire souvent d'acteurs de cinéma afin de créer le design des personnages.
Mais en ce qui concerne le caractère... hum... que dire...? Il est courant quand je rencontre des gens pour la première fois qu'ils me disent " ha ! quand on discute avec vous, on comprend que Fullmetal Alchemist est bien votre oeuvre personnelle " Je suis confuse car ça voudrais dire que je dévoile ma personnalité à tout le monde par le biais des personnages que je crée (rires).

Et il y a un personnage qui vous tient particuliérement à coeur ?

Le commandant Armstrong !!

Pensiez-vous rencontrer un tel succés même en Europe ?

En fait je n'y est jamais vraiment pensé... mais ce manga est un petit veinard parce qu'il peut être lu par beaucoup de monde. Les fans de manga, où qu'ils vivent, restent fans de manga ! Oyé camarades !

Pensez-vous déja à ce que vous allez faire une fois que Fullmetal Alchemist sera terminé ?

J'ai beaucoup d'idées en tête mais pour le moment, je ne sais pas encore ce que je veux faire ; on vera quand l'opportunité se présentera. Par exemple, j'aimerais énormément faire une histoire sur le peuple Aïnou que j'ai évoqué précédement.

Suivant le principe d'échange équivalent, que pensez-vous avoir sacrifié pour la création de ce manga à succés ?

Un peu de temps et un peu d'argent... En fait je n'ai pas sacrifié tant de choses que ça ! J'ai toujours adoré dessiner des manga, mes relations sociales et familliales n'ont pas vraiment changé et surtout, ma senté est exelente !... Ah si ! j'ai perdu beaucoup de muscles et maintenant je suis toute chétive (rires).
Plus sérieusement, concernant le principe d'échange équivalent, j'ai érpouvé tellement d'émotions et de joie en lisant des manga que j'ai envie de rendre tout le plaisir que j'ai pu recevoir au travers de mes propres dessins.
Je pense qu'il n'y a pas seulement un échange de type "sacrifice" contre "reussite", il y a aussi des échanges "bonheur" contre "bonheur". Et je suis pérsuadée que si on rend les gens heureux, ils redistribueront ce bonheur autour d'eux et le niveau général de bonheur de l'humanité ira en augmentant, petit à petit. Vous voyez, il n'y a pas seulement des échanges tristes via le principe de l'équivalence.

 

 

 

Publié dans Hiromu Arakawa

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